Je m'inquiète pour mon adolescent, mais il refuse de consulter un psy.
Les parents inquiets pour leur enfant ont parfois besoin de l'avis d'un psy.
Mais lorsque l'enfant est à l'âge de l'adolescence, cela ne se passe pas toujours sans encombre.
Les parents se demandent alors s'ils peuvent, s'ils doivent, l'obliger à consulter.
La réponse à cette question est complexe car les situations qui inquiètent les parents sont multiples et subjectives.
Avant tout, la première démarche doit toujours être de tenter de convaincre votre adolescent de consulter.
S'il avait de la fièvre, vous l'obligeriez à consulter un médecin. Là c'est pareil, il ne va pas bien il doit aller consulter un psychiatre ou un psychologue.
Ce n'est pas parce que la souffrance psychique ne se voit pas qu'elle n'est pas réelle et sérieuse.
Mais bien sûr, si imposer à votre adolescent de consulter nécessiterait d'user de violence physique et/ou verbale, ou de prendre le risque d'une mise en danger (de vous ou de votre adolescent), il faut se rendre à l'évidence : l'équilibre bénéfices/risques est rompu. Il vous faut alors demander conseil.
Vous avez donc :
- beaucoup insisté,
- proposé à votre adolescent de choisir lui-même son psy,
- suggéré qu'il contacte la Maison des Adolescents (ou toute autre structure adaptée à sa problématique),
- d'autres personnes ont essayé de lui parler
MAIS votre adolescent persiste dans son refus de consulter.
Vous pouvez alors lui dire que vous êtes trop inquiet pour lui, et qu'à défaut vous allez consulter un psy sans lui car VOUS avez besoin d'un conseil.
Il faut le lui dire pour :
- qu'il prenne la mesure de votre inquiétude (ce qui le décidera peut-être enfin)
- ne pas nuire à l'éventualité d'un travail thérapeutique (si l'adolescent a l'impression d'être mis à l'écart, aura-t-il suffisamment confiance?)
Comment le psy peut-il me conseiller si mon ado n'est pas là?
Le psychologue vous questionnera de façon à récolter les éléments qui lui permettront d'avoir un avis :
- les signes qui vous inquiètent
- s'ils sont récents ou anciens
- si possible en relatant la chronologie
- sans oublier de préciser des évènements qui pourraient expliquer les changements de comportement
- il peut également être intéressant d'apporter le carnet de santé de votre enfant
Inutile de trier ce qui va intéresser le psy ou pas. Il n'est pas rare que des faits jugés anodins soient en fait des indices intéressants.
A l'issue de cet entretien , le psy pourra émettre une hypothèse quant à l'urgence ou non de prendre en charge votre adolescent.
Ou peut-être vous proposera-t-il une orientation vers un autre spécialiste.
S'il le juge nécessaire, le psy peut également proposer de se déplacer à domicile afin d'évaluer la situation.
Parfois la seule ouverture est de téléphoner à l'adolescent.
Il ne faut pas oublier qu'en l'absence de l'adolescent, ce premier entretien ne repose que sur vos propos.
Les propositions du psy sont donc à entendre comme conseils, et non pas comme diagnostic.
Et pensez que vous avez le droit, et la possibilité, de demander l'avis d'un autre psy.