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CONSULTATIONS DESTINEES A UN ENFANT MINEUR :

FAUT-IL L'ACCORD DES DEUX PARENTS ?

 

Sur le principe, l'autorité parentale conjointe implique d'avoir l'accord des deux parents pour entreprendre le suivi d'enfants mineurs. Il convient donc que le parent ''demandeur'' informe l'autre parent de son intention.

 

D'un point de vue légal, l'article 372-2 indique que, Ã  l'égard des tiers de bonne foi, chacun des parents est réputé agir avec l'accord de l'autre parent quand il fait seul un acte usuel de l'autorité parentale.

La question est donc de savoir si une consultation chez le ''psy'' est un acte usuel ou non usuel de l'autorité parentale.

Sans doute la réponse juridique à cette question diffère selon qu'il s'agisse d'une consultation ordinaire, d'une psychothérapie, ou d'une intervention plus ''intrusive'' (packing, prescription médicamenteuse, sismothérapie...).

Du strict point de vue juridique, il convient donc de s'adresser au Juge aux Affaires Familiales.

 

 

Du point de vue psychologique, il s'agit d'entendre cette question dans son contexte :

 

Le plus souvent, cette question préoccupe les couples parentaux séparés, ou du moins en conflit.

Il arrive alors que le désaccord repose sur la crainte que l'avis du psychologue ne desserve l'un des parents devant la Justice.

Pour ma part, je ne commence le suivi de l'enfant qu'après avoir contacté les deux parents (ou obtenu la preuve que l'autorité parentale n'appartient qu'à un seul parent). Et je ne fournis aucun écrit autre que les factures.

 

Ainsi le motif de consultation peut créer des tensions entre les parents, qui en oublient parfois LA QUESTION PRINCIPALE : LEUR ENFANT A-T-IL BESOIN DE CONSULTER ? 

Quelque soit le motif explicite de consultation, l'intérêt de la démarche est dans le fait qu'un psychologue va pouvoir s'interroger quant à la façon dont l'enfant vit la situation : le changement de domicile, d'école, la souffrance de ses parents, le poids des loyautés vis-à-vis d'eux, etc.

Conflit ou pas, parents malheureux ou pas, etc., la vie de l'enfant change, et ce simple fait peut le fragiliser. Il est alors intéressant de lui proposer quelques séances pour lui permettre de s'exprimer librement (sans craindre de blesser quelqu'un), un soutien pour passer ce moment difficile.

 

Concernant le positionnement du professionnel : dans ce cadre, le psychologue travaille DANS L'INTERET DE L'ENFANT.

En ce sens, il COLLABORE AVEC LES PARENTS puisque la vie de l'enfant est centrée sur eux.

Mais il n'intervient que dans le registre de la parentalité, du point de vue de l'enfant. Ainsi le psychologue ne cherche pas à déterminer qui est le meilleur parent. Il vise à permettre aux deux parents d'apporter le cadre affectif et les repères nécessaires à l'équilibre de l'enfant, chacun avec ce qu'il est.

Si l'un des parents semble fragile, ou si le conflit entre les parents nuit gravement à l'enfant, le psychologue conseillera certainement un suivi pour le parent concerné ou un travail de médiation. 

 

Concrètement : le plus souvent, la (ou les) premières séances servent à établir un bilan de la situation globale de l'enfant.

Puis le psychologue demande à rencontrer les deux parents pour donner son avis professionnel; et dans le cas échéant, pour demander l'accord des deux parents à entamer un suivi de l'enfant.

Si nécessaire, le psychologue est autorisé à contacter lui-même le parent qui partage l'autorité parentale.

 

Si l'un des parents se sent désinvesti de son autorité parentale, il est vivement invité à rencontrer le psychologue afin d'exprimer son point de vue et ainsi compléter l'analyse de la situation (le psychologue prend en compte tous les éléments sans favoriser le parent le plus ''convaincant'').

 

 

Si l'un des parents exprime son désaccord formel, le psychologue ne démarre pas de suivi de l'enfant.

 

Si l'un des deux parents refuse de participer au travail thérapeutique, mais donne son accord concernant le suivi de son enfant, le psychologue pourra, si cela reste pertinent, recevoir l'enfant en consultation.

 

Cependant, il ne faut pas oublier que LE PROCESSUS PSYCHOTHERAPEUTIQUE PROPOSE VISE LE MIEUX-ETRE DE VOTRE ENFANT.

 

Lorsque le conflit entre les parents est tel qu'ils ne peuvent se croiser, le psychologue peut aménager un cadre qui respectera les limites de chacun.

Il est donc important de parler de ses inquiétudes et réticences au psychologue, avant de renoncer définitivement.

 

 

Pour prendre ses décisions, le psychologue respecte la Loi, et se refère au Code de Déontologie des psychologues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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