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Doit-on, peut-on,

parler des attentats 

à nos enfants ?

 

 

Les adultes sont parfois bousculés par des évènements tragiques qui ne concernent pas que leur seule famille.

Ils perdent leurs certitudes, ont peur, sont attristés, se mettent en colère, etc.

 

Ceux qui ont des enfants pensent parfois pouvoir masquer leurs émotions afin de ne pas les affecter.

Cependant est-ce vraiment possible?

Peut-on réellement faire en sorte que les enfants ne perçoivent rien du tout?

 

En effet les enfants, quelque soit leur âge, sont des éponges émotionnelles.  

Les nourrissons et les très jeunes enfants ne sont pas épargnés, bien au contraire : plus l'enfant est dépendant de ses parents (et de ceux qui prennent soin de lui), plus il est sensible à l'état émotionnel de ceux-ci.

En grandissant, l'enfant acquiert des ressources personnelles, ainsi que d'autres soutiens extérieurs qui l'aident à ''résister'' à l'instabilité de son parent.

 

Ainsi il semble malaisé de cacher à son enfant que l'on vit une situation déstabilisante.

Vous avez certainement déjà pu constater combien vos enfants peuvent changer de comportement (se montrer calmes ou au contraire agités, être très indépendants ou sans cesse en demande ...) lorsque vous connaissez un souci dont vous ne leur avez pourtant pas parlés.

 

En outre, les évènements tels que les attentats sont très difficiles à taire puisque les gens en parlent dans la rue, à la télé, manifestent leur soutien en allumant des bougies, ... De façon générale, l'ambiance change.

Le plan Vigipirate impose une modification des habitudes, il y a des hommes armés dans les rues, et les enfants scolarisés participent à une simulation d'Alerte Attentat.

 

Il est donc indispensable de parler à vos enfants.

Mais que dire? Comment le dire?

 

Comme dans toute situation, il faut s'adapter à l'âge et aux particularités de votre enfant (plus ou moins mature, anxieux, influençable, niveau de compréhension, ...).

Pour cela, le mieux est de questionner l'enfant sur ce qu'il a entendu et surtout ce qu'il a compris.

 

"Nous avons allumé une bougie hier, tu sais pourquoi?"

"La maîtresse vous a parlé de quelque chose de spécial ce matin, tu peux m'en parler?"

"Maman est un peu triste aujourd'hui parce qu'il est arrivé quelque chose de très triste à des personnes qui vivent dans une autre ville. Mais je suis toujours là pour m'occuper de toi." (adressé à un enfant sans langage)

 

En second lieu, il n'est pas question de tout dire.

Il faut répondre aux préoccupations de VOTRE enfant, avec des mots qui lui sont accessibles.

 

"Les gens armés dans la rue sont là pour nous protéger."

"Les attentats n'ont pas eu lieu là où on habite."

"Beaucoup de choses sont faites pour éviter que ça recommence."

"Les terroristes ne viendront pas dans notre maison."

 

Poser des questions ouvertes ("Qu'est-ce que tu en penses?") permet de découvrir les fausses-croyances de votre enfant, et ainsi rétablir la réalité.

Celle-ci est souvent moins effrayante que ce qu'imaginent les enfants.

Sans oublier qu'ils parlent entre eux et se transmettent parfois leurs inquiétudes et leurs peurs.

 

Surtout votre capacité à dialoguer rassure votre enfant sur le fait que, bien que déstabilisé, vous êtes toujours capable de jouer votre rôle de parent. Ceci est très important puisque pour beaucoup d'enfants, le monde ne s'effondre que lorsqu'il ne bénéficie plus de la protection d'un adulte.

 

Parfois les enfants sentent que le sujet est sensible pour l'interlocuteur, d'autres fois ils sont trop pris par l'émotion ou n'ont pas les mots pour dire.

Dans ce cas, ils peuvent éviter de répondre à vos sollicitations.

Mais alors, il n'est pas rare qu'ils l'expriment par d'autres biais. Dans les jeux d'imitation ou les dessins : des armes lourdes apparaissent, la maîtresse est armée, des voleurs entrent dans l'école ou le bus, les adultes ont besoin d'aide, les blessures sont impressionnantes...

C'est l'occasion de s'introduire dans le jeu pour apporter une touche de réalisme ou une fin heureuse : la maîtresse a un téléphone qui lui permet d'appeler la police, les pompiers sauvent beaucoup de monde, des gens viennent aider... 

 

Lorsque c'est trop compliqué pour vous, il est toujours possible de passer le relais : à un proche, à une maîtresse, à une psychologue, à un professionnel de la santé, etc.

 

Si votre enfant semble très anxieux, fasciné, dans l'évitement ..., n'hésitez pas à consulter une psychologue.

 

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